Journal d'expression libre
Le programme se déroulera ainsi:
1er octobre : conférence de presse et Nuit de la Dance, Château Diagn’art.
Du 2 au 5 octobre : formation de Deejaying Beatmaking Rap Slam Graffiti Dance, Institut et au Château Diagn’art
5 octobre : concert Hip Hop, l’Institut Français
6 octobre : remise des attestations et soirée de Hip Hop
Le Hip Hop fait son apparition à Dakar au début des années ‘80, en passant par un processus historique d’approbation de cette célèbre musique américaine.
Les artistes sénégalais s’approprient d’abord de ce nouveau genre, en tant que smurfer, breakdancer, B-boy. Ecoles, clubs de nuit et autres types de scènes publiques ont joué un rôle fondamental pour la diffusion de ce mouvement.
Le Hip Hop de Dakar a été créé par des jeunes de la classe moyenne, contrairement au mouvement américain fortement enraciné parmi les jeunes des ghettos.
Les VH7 de groupes tels que Africa Bambaataa, Grandmaster Flash, Furious Five, Delight, Doug E. Fresh ou Public Enemy, mais aussi MC Solar, IAM, Assassin, NTM, etc. représentaient un modèle pour ces jeunes, qui, toutefois, ne possédaient pas encore une capacité réelle de traduire le mouvement et ses expressions en termes sénégalais.
Fin années ‘80, certains artistes dakarois commencent à donner vie à la scène Hip Hop sénégalaise, en écrivant des textes, mais aussi à utiliser le woloff comme langue d’expression.
Deux groupes dominent la scène : Syndikat, initié par Didier Awadi, et King MCs dirigé par Duggy Tee.
Très rapidement, au lieu de se défier eux-mêmes, ils décident de créer Positive Black Soul (PBS) avec le désir de promouvoir une image positive de l’Afrique.
Dans un cadre économique imposé par le FMI, ayant considérablement aggravé les conditions de vie des Sénégalais, avec ses adjustement structurels, le choix laissé aux jeunes se limite à faire face au chômage ou, pour les plus riches, quitter le pays pour étudier à l’étranger.
Le Hip Hop sénégalais devient un moyen d’expression émancipateur pour une jeunesse désabusée et de dénonciation de l’injustice, de la corruption et des abus de pouvoir de l’élite politique :
Les Institutions s’en intéressent et les échanges dans le monde artistique francophone se multiplient.
Le PBS, crée une compilation, « Dakar 92 » produite par le Centre culturel français, mais fait aussi le warm up de MC Solaar à Dakar.
En 1994, le PBS sort « Boul Faalé » (« Laisse tomber »), texte incroyablement véhément, dénonçant la corruption du parti politique alors au pouvoir et rentre sur la scène mondiale de l’industrie de la musique en signant avec Island Records. Daara J signe avec Declic Communication, mais les contrats pour ces artistes sénégalais ne font que se multiplier.
Géographiquement, le Hip Hop était représenté à Dakar et ses banlieues les plus populaires, comme Guédiawaye ou Thiaroye mais aussi dans les villes régionales, comme Kaolack ou Saint Louis.
En début des 2000, le Hip-Hop galsen atteint définitivement sa maturité et voit l’apparition des premières figures féminines.
Partis de studios d’enregistrements improvisés, comme celui de Didier Awadi, Taf-Taf Production, on passe à la création de structures professionnelles comme le Studio Sankara.
Des manifestations publiques commencent, non seulement à diffuser la musique Hip-Hop Galsen sur plus grande échelle, mais aussi à la célébrer en tant que mouvement artistique à part entière.
En 2000, Optimist Produktion crée le prix Hip-Hop. D’abord conçu comme simple cérémonie de remise des prix, devient l’un des festivals de hip-hop les plus visibles de la région ouest-africaine.
Emissions radio et webzines font écho, augmentant la diffusion du mouvement et de ses productions musicales et encore un festival voit le jour : Kaay Fecc.
La scène Hip Hop Galsen est aujourd’hui un véritable essor de nouvelles structures créées par les artistes hip hop qui varient des studios d’enregistrement, des festivals, des labels mais aussi des associations, des agences de design graphique, des agences de production vidéo, des salles de répétition entièrement équipées, des agences de communication qui, à travers les artistes Graffiti, célébrent l’expression graphique du Hip Hop.
Une initiative, le 72H Hip Hop, organisée collectivement par ces entrepreneurs du 1er au 3 janvier, se présente sous la forme d’un événement de trois jours rassemblant des conférences, des performances, des expositions et des ateliers consacrés au galsen hip-hop.
Ndar, Sénégal, artistes Hip Hop