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Papeles Sin Contrato

Papeles Sin Contrato

Blanes, 10 juillet 2018

 

Swiss Gambia Solidarity est partie à la rencontre de « Papeles Sin Contrato », collectif de lutte pour les Sans-Papiers.

Nous avons été reçus par la fondatrice de ce mouvement, Luisa, et par quelques-uns de ses camarades.

Ce collectif se bat principalement contre la loi pour les étrangers qui ne respecte pas les principes de base des droits de l’homme, tel que le droit aux soins, le droit de libre circulation*, etc.

Son siège a élu domicile dans la paroisse de « Santa Maria », de Blanes (Catalogne) grâce à la générosité de son curé, Mossen Enric, qui leur a mis à disposition une grande salle avec électricité et eau chaude. La salle fait office de dortoir, de lieu de rencontre et de réfectoire.

Le curé a donné la possibilité à ses invités de se domicilier légalement en ce lieu. Si dans un premier temps, les autorités se sont montrées favorables et disponibles, aujourd’hui, elles semblent trainer les pieds et trouvent toutes sortes de prétextes pour ralentir le processus.

Le curé ainsi que les personnes composant ce collectif sont un exemple d’humanité et de lutte.

De nombreuses institutions apporte également leur soutien.

Monsieur Tasio (Blanes Solidari) donne des cours de castellan, tandis que Cristina organise un atelier d’art-thérapie.

Caritas de Girone fait des donations ponctuelle de nourriture et Pach de Blanes a fourni beaucoup de matériel.

Les 25 personnes habitant l’église travaillent dans les champs ou dans l’hôtellerie et sont souvent exploités.

La majorité d’entre eux ont moins de 25 ans et la plupart ont entreprit leur long voyage en tant que mineur non-accompagné.

Ils réclament simplement le droit de travailler dans le respect des lois, ainsi que le droit à une habitation digne et aux soins.

Généralement, les migrants non-légalisés deviennent la proie d’une économie secondaire, dans laquelle ils sont exploités. Louer un appartement devient un défi, une adresse pour une éventuelle régularisation se paye à des prix exorbitants.

Cette expérience n’est pas unique en Espagne, les « encierros » se multiplient : Barcelone, Badalona, Matarò, L’Hospitalet, etc.

Swiss Gambia Solidarity a activement participé en apportant son soutien sous différentes formes.

Tout d’abord, en traitant directement avec deux délégués de la Generalitat de Girone pour établir une stratégie.

Nous avons effectué des entretiens individuels avec tous les requérants, afin de reconstruire le lourd parcours les ayant amenés jusqu’en Espagne et nous avons présenté ce dossier aux autorités.

Nous avons été témoins d’histoires d’une violence inouïe.

La cruauté des marchands de cette nouvelle traite d’esclaves, la traversée du désert, les détentions extrajudiciaires en Libye, les tortures dans les prisons, mais aussi les histoires de policiers corrompus qui, promettant une libération anticipée, amenaient les détenus dans leur habitation pour en faire des esclaves sexuels.

Enfin, nous avons reçu des témoignages sur la dureté de la traversée et nous avons pu constater que les anciennes routes sont à présent réempruntées.

La route de l’Ocèan Atlantique est de nouveau pratiquée, mais aussi du Maroc vers l’Espagne.

Une foule de desespérés en attente sur une plage, battus, dénigrés et apeurés comme les âmes recueillies par Caron pour le passage aux Enfers.

Pas la moindre provision de nourriture ou d’eau, jetés à la mer comme des animaux, pendant 2 jours pour les chanceux, voir plus pour ceux dont le bateau à dérivé.

Une fois arrivés en Italie, la plus part sont rejetés et laissés à eux-mêmes

Swiss Gambia a aussi prit contact avec l’Ambassade de Gambie à Madrid, afin de faciliter certaines démarches des ressortissants gambiens qui constituent la majorité de ce groupe.

Nous avons reçu une invitation de la part de l’Ambassadeur pour présenter notre projet.

Swiss Gambia a encore partagé des moments de vie commune, organisé des sorties et a apporté sa contribution à la „communication“.

 

En collaboration avec « Papeles Sin Contrato », nous avons créé une page facebook pour donner plus de visibilité au groupe, mais aussi invité un artiste finnois, Valttari, pour faire un atelier d’art-thérapie avec les jeunes.

  

De cet atelier, de nombreuses banderoles ont été réalisées qui ont décorées l’encierro.

Swiss Gambia a fait plusieurs donations, en terme d’argent, nourriture et matériel.

A ce jour, le groupe a été auditionné par les Services Sociaux de Blanes et demeure dans l’attente.

La disponibilité de la salle devrait se terminer à la fin de l’été et aucune autre solution a été proposée.

Nous gardons un contact très régulier avec ces personnes et nous comptons y retourner bientôt.

 

 

*Article 13, Déclaration Universelle des Droits de l’Homme
 

  1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat.
  2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays

Cup de Blanes, parti politique…